Apres quelques années, nous voulions nous lancer dans cette nouvelle aventure, une troisième fois. Alors dès l’été dernier, nous avons décidé qu’il était temps pour nous. Lina est grande et Liam est assez autonome et en âge de comprendre aussi. Nous savions que le chemin serait peut être long, pourquoi ? Liam notre second bébé a mis un an et demi à venir. Nous avions décidé d’arrêter d’espérer et refuser la FIV lorsqu’il a décidé de se nicher au creux de moi en 2017. Pour cette grossesse on savait qu’il faudrait du temps et que rien n’était joué d’avance. Puis des soucis de santé fin 2021 nous ont contraint à arrêter les essais durant plusieurs mois. Oui une grossesse était incompatible avec les traitements en cours pour ma guérisons. Nous avons attendu la fin de ceux-ci en décembre, pour tenter de nouveau d’agrandir la famille. Qu’elle ne fut pas la merveilleuse surprise quand fin janvier j’ai appris que j’étais enceinte de plusieurs semaines .. Ce bébé avait décidé de nous faire une énorme surprise que l’on n’attendait vraiment pas vu notre parcours et mes soucis gynécologiques liés à mon premier accouchement. C’est alors que l’aventure était lancée pour les prochains mois.

Le bonheur a vite laissé place à la crainte. La crainte de perdre ce bébé avec un FC ou que le coeur s’arrête, les angoisses de savoir si bebe était en forme, savoir si tout allait bien quotidiennement. A cela ce sont ajoutées les trois premiers mois très difficiles. Tant moralement que physiquement. J’ai effectivement été très malade et les nausées H24 (même la nuit), la fatigue d’une extrême puissance, le corps qui n’arrivait plus à suivre. Puis un bébé 3 donc forcément le corps n’a plus la même « jeunesse » que lors d’une première grossesse. Des soucis de peau énormes, une apparition de pleins de boutons, douloureux, une infection staphylocoque en prime. C’était la totale pour les débuts. Pour ce qui est de la grossesse en elle même, la chance d’être suivi régulièrement par mon gynécologue, d’avoir des échos chaque mois (voir plus en cas de doute ou besoin), et d’être si bien entourée par ma famille et mes amis les plus proches. Un mari à l’écoute, des enfants qui ont de suite compris et d’une douceur folle. Honnêtement cela m’a beaucoup aidée. Même si avouons le, les débuts de grossesse c’est pas vraiment une partie de plaisir, oui, les maux liées à celles ci, les craintes, les cachoteries des débuts pour ne pas l’annoncer trop tôt, la constipations … JOIE & BONHEUR intense.
J’avais d’ailleurs garder dans mon téléphone mes émotions, mes ressentis et les mots que j’avais en tête à ce moment là, je vous les partage, un peu comme un journal intime.
« Nous sommes aujourd’hui à j+7 du test de grossesse. Une semaine complètement chamboulée. Tant dans la tête quand dans le corps. Les maux de grossesse sont de nouveaux mes amis comme pour les deux premières mais cette fois ci en puissance x1000. Ballonnements, nausées quotidiennes et cela même la nuit, fatigue extrême et saut d’humeur. Un ras de marée complet dans ma tête. Puis l’angoisse. La prise en charge de mon gynécologue a été rapide, il me connaît bien et a suivi mes grossesses (assez compliquées). Dès que j’ai su que j’étais enceinte j’ai eu droit à un rdv avec écho ! Je savais donc depuis le début que ce bébé était bien implanté. Mais c’était tôt. Découvrir sa grossesse à 5 semaines c’est très tôt. Donc chaque semaine jusqu’à février, prise de sang. Histoire d’être moins angoissée aussi et savoir que le taux de BHCG monte correctement. Puis le rdv important de début de grossesse, celui où l’on sait si petit coeur bas, s’il y a un ou plusieurs petits cœurs … Début février, le jour ou la peur aura pris le dessus. Avec mon mari nous avions rdv pour savoir si tout allait bien. L’heure de l’échographie étant arrivée , le stress et l’angoisse de savoir si ce bébé serait ou non là. S’il avait grandit. Une échographie, un sac noir … une montée d’angoisse pour moi, tout s’écroule dans ma tête. Puis l’écho sur le ventre qui elle montre bébé avec son petit coeur qui bas ! En un quart de seconde passer d’un sentiment à un autre. C’est assez inexplicable ! Troisième grossesse mais mon dieu, une angoisse encore plus présente. Pour que tout aille bien et que je n’angoisse pas trop j’ai la chance de retourner dans 15 jours voir le gynécologue. Nous sommes le 16 février, malgré les médicaments les nausées H24 sont toujours au rdv, la fatigue et les vertiges. J’avoue que je suis extrêmement à fleur de peau. Moi qui habituellement ne sais pas m’arrêter, ne me pose que peu, là je suis réellement une loque. C’est difficile à accepter mais je dois écouter mon corps. Il a besoin de repos et travaille énormément pour ce petit bébé. Mon taux de bêta HCG étant haut, cela explique aussi le fait d’être aussi malade. C’est pire que pour les deux premières grossesse. Je ne m’attendais pas à cela. Espérons que cela passe rapidement à la fin du 3ème mois. Et vivement l’écho de jeudi prochain aussi. »
Apres les premiers mois délicats, il faut aussi avouer qu’on rentre dans un second trimestre plus agréable, plus appréciable, ou l’on voit son bidon pousser, bébé qui commence à bouger et que l’on sent quotidiennement, on apprend si bébé sera un garçon ou une fille. Les angoisses sont toujours présente mais différentes de celles des 3 premiers mois, mais c’est aussi un passage qui me fait prendre conscience petit à petit que ce bébé sera bientôt là. Les préparatifs de la chambre, les achats des premiers vêtements, les choix pour le prénom et j’en passe. C’est vraiment là où moi je me sens mieux, plus épanouie, plus sereine malgré les craintes quotidiennes. Puis de mon côté des choses ce sont mises en place. Des rendez vous avec une sage femme acuponctrice tous les mois, des drainages lymphatique pour mes jambes lourdes avec ma kinésithérapeute. Des rendez vous importants pour moi physiquement que psychologiquement.







L’evolution de ma grossesse depuis le début (en photographie) :





















Il aurait été plutôt facile pour moi d’exprimer mes sentiments concernant cette grossesse, une famille et des proches complètement à l’écoute, une communauté en or qui m’aura soutenue comme j’aurais soutenu celle qui était comme moi un peu angoissé et stressé. J’ai vraiment fini par comprendre que sur les réseaux sociaux l’entraide est vraiment un des points crucial surtout lorsqu’on est très angoissée et qu’on a beaucoup de craintes. Je reviendrais régulièrement avec des articles détaillés pour l’annonce du sexe de bébé à nos enfants, nos proches mais aussi pour continuer chaque semaine à partager mon ressenti. Je ne l’ai pas fait avant, par crainte, car je ne suis pas douée pour écrire mes sentiments, les choses que j’ai en moi, mais je pense qu’il est important de laisser une trace de cette dernière grossesse.
Belle lecture, Marion